nouveau statut auto-entrepreneur Algérie

Le marché du travail en Algérie connaît une transformation profonde : celle de l’auto-entrepreneur.
Longtemps cantonnés à l’informel ou aux petits boulots, de plus en plus de jeunes peuvent aujourd’hui exercer légalement, facturer, travailler avec l’étranger… tout en restant indépendants.

Au centre de cette évolution : la loi n° 22-23, ses décrets d’application, et un dispositif désormais 100 % digital.


1. La naissance officielle du statut d’auto-entrepreneur en Algérie

Le statut d’auto-entrepreneur n’est plus un concept théorique : il est inscrit dans la loi.

📌 La loi n° 22-23 : socle juridique du statut

  • Intitulé : Loi n° 22-23 portant statut de l’auto-entrepreneur
  • Publication : décembre 2022 (Journal officiel)
  • Objectifs :
    • reconnaître l’auto-entrepreneur comme une personne physique exerçant une activité économique individuelle ;
    • simplifier l’accès à l’entrepreneuriat grâce à une procédure allégée ;
    • offrir un cadre légal aux travailleurs indépendants : micro-services, prestations, activités digitales, etc.

Cette loi crée un nouveau modèle d’activité, entre salariat classique et entreprise traditionnelle.

📌 Les décrets d’application : rendre la loi opérationnelle

En 2023, deux décrets majeurs rendent le dispositif effectif :

  1. Le décret organisant le fonctionnement de l’Agence nationale de l’auto-entrepreneur (ANAE).
  2. Le décret définissant la liste des activités éligibles.

Cette dernière est essentielle :

➡️ Plus de 1 300 codes d’activités, répartis en 7 grands domaines :
services numériques, artisanat, activités intellectuelles, services à la personne, micro-commerce, activités techniques, etc.


2. Une plateforme 100 % en ligne : le statut à portée de clic

Grande nouveauté : la démarche n’est plus administrative et papier, mais numérique et fluide.

📌 20 janvier : lancement officiel de la plateforme de l’ANAE

Depuis cette date, la plateforme permet :

  • de créer un compte,
  • de déposer sa demande de carte d’auto-entrepreneur,
  • de suivre l’avancement du dossier en ligne.

Une fois la demande validée, le candidat se rend à l’inspection des impôts pour :

  • récupérer son certificat d’existence,
  • obtenir son Numéro d’Identification Fiscale (NIF).

➡️ En clair : lancer légalement une activité indépendante devient accessible en quelques étapes simples.


3. Carte d’auto-entrepreneur : où en est-on ?

Le dispositif est récent mais déjà opérationnel :

  • 1 300+ activités validées,
  • plateforme ANAE ouverte,
  • premières cartes délivrées.

Les chiffres consolidés (ex : nombre total de cartes délivrées au niveau national) ne sont pas encore publiés. Les sources à surveiller :

  • ANAE,
  • Ministère de l’Économie de la connaissance et des Start-up,
  • Statistiques nationales.

Pour l’instant, l’essentiel est ailleurs : le canal est ouvert, les inscriptions augmentent, la dynamique est lancée.


4. Des mesures concrètes pour faciliter la vie des auto-entrepreneurs

Le dispositif n’est pas qu’un statut : il offre des avantages pratiques réels.

4.1. Une comptabilité simplifiée

  • comptabilité allégée pour certaines activités (dont la micro-importation),
  • registre unique des opérations, validé par l’administration fiscale,
  • pas de bilan comptable complexe.

➡️ Résultat : plus de temps pour produire, moins pour gérer de la paperasse.

4.2. Pas toujours besoin d’un registre du commerce

Le décret exécutif n° 25-170 précise les règles de la micro-importation :

  • dispense de registre du commerce,
  • régime fiscal spécifique,
  • droits de douane réduits à 5 %.

Une vraie porte d’entrée simplifiée pour les petites activités.

4.3. 100 % des devises conservées pour les exportateurs

Un avantage majeur pour ceux qui travaillent avec l’étranger :

  • article 9 de la loi 22-23,
  • note de la Banque d’Algérie du 30 janvier,
  • possibilité de garder 100 % des revenus en devises.

➡️ Un développeur, designer, consultant ou traducteur peut se faire payer légalement en devises et les gérer librement.


5. Auto-entrepreneur : un tremplin pour les jeunes

Le statut offre une alternative au chômage, à l’informel ou aux jobs sous-payés.

5.1. Transformer des petits boulots en activité professionnelle

Avec la carte et le NIF, un jeune qui :

  • donne des cours,
  • crée des sites web,
  • gère des réseaux sociaux,
  • répare du matériel,
  • fait du design, photo, vidéo…

peut désormais :

  • facturer,
  • travailler comme professionnel,
  • rejoindre des plateformes et réseaux de clients.

5.2. Gagner en visibilité et construire une carrière

Être auto-entrepreneur, c’est :

  • un statut clair,
  • un historique de revenus déclarés (utile pour un crédit, un appel d’offres…),
  • une première expérience professionnelle solide.

5.3. Une alternative crédible à l’attente du “poste idéal”

Le statut :

  • permet d’agir immédiatement,
  • s’adapte aux talents créatifs, techniques et digitaux,
  • favorise le travail par missions avec plusieurs clients.

6. Un atout stratégique pour le pays

Le statut sert aussi une vision économique plus large.

6.1. Réduire l’informel et élargir la base fiscale

Grâce à un cadre simple et attractif, l’État :

  • incite à sortir de l’informel,
  • obtient une image plus réaliste de l’économie,
  • élargit progressivement son assiette fiscale.

6.2. Soutenir l’économie de la connaissance et l’export de services

Le dispositif est aligné avec les politiques nationales :

  • start-up,
  • services numériques,
  • économie de la connaissance.

Les 100 % devises renforcent l’attractivité pour les freelances exportateurs.

6.3. Accélérer la transformation numérique de l’administration

La plateforme ANAE s’inscrit dans une logique moderne :

  • dématérialisation,
  • administration orientée services,
  • meilleure expérience usager.

7. En résumé

Le statut d’auto-entrepreneur en Algérie marque une rupture positive :

  • accès simplifié et légal à l’entrepreneuriat,
  • possibilité de travailler à l’international avec 100 % des devises,
  • modernisation de l’économie et réduction de l’informel.

Le nombre de cartes délivrées augmentera à mesure que le dispositif se fait connaître.
Ce qui est sûr : l’auto-entrepreneur devient une réelle option de carrière pour les jeunes Algériens.


Références

  • Loi n° 22-23 portant statut de l’auto-entrepreneur (Journal officiel, 2022)
  • Décrets d’application de 2023 (ANAE et liste des activités éligibles)
  • Plateforme ANAE (lancement opérationnel le 20 janvier)
  • Décret exécutif n° 25-170 (micro-importation : RC non requis, fiscalité spécifique)
  • Article 9 de la loi 22-23 & notes de la Banque d’Algérie (100 % devises)

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